şĂÉ«TV

Nouvelles

Selon une étude, les antibiotiques utilisés par les humains contaminent les fleuves et rivières du monde entier

Des scientifiques ont estimé qu’environ 8 500 tonnes d’antibiotiques se retrouvaient chaque année dans les réseaux fluviaux après avoir traversé le corps humain et les égouts
±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 9 May 2025

Des millions de kilomètres de fleuves et de rivières partout dans le monde contiennent des niveaux de pollution antibiotique suffisamment Ă©levĂ©s pour favoriser la rĂ©sistance aux mĂ©dicaments et nuire Ă  la vie aquatique, selon une Ă©tude dirigĂ©e par l’UniversitĂ© şĂÉ«TVl.

Publiée dans PNAS Nexus, cette étude est la première à estimer l’ampleur de la contamination des cours d’eau mondiaux due à l’utilisation d’antibiotiques par les humains. Les chercheurs ont calculé qu’environ 8 500 tonnes d’antibiotiques, soit près d’un tiers de la consommation humaine annuelle, se retrouvaient chaque année dans les réseaux fluviaux du monde entier, dans de nombreux cas même après le traitement des eaux usées.

« MĂŞme si les quantitĂ©s de rĂ©sidus provenant d’antibiotiques pris individuellement ne reprĂ©sentent que de très faibles concentrations dans la plupart des cours d’eau, ce qui les rend très difficiles Ă  dĂ©tecter, l’exposition chronique et cumulative Ă  ces substances dans l’environnement peut nĂ©anmoins prĂ©senter un risque pour la santĂ© humaine et pour les Ă©cosystèmes aquatiques », explique Heloisa Ehalt Macedo, boursière postdoctorale en gĂ©ographie Ă  l’UniversitĂ© şĂÉ«TVl et auteure principale de l’étude.

L’équipe de recherche a utilisé un modèle mondial validé par des données de terrain provenant de près de 900 sites fluviaux. Elle a constaté que l’amoxicilline, l’antibiotique le plus utilisé au monde, était aussi la plus susceptible d’être présente à des concentrations risquées, en particulier en Asie du Sud-Est, où son utilisation croissante et le traitement limité des eaux usées aggravent le problème.

« Cette Ă©tude ne constitue pas une mise en garde contre le recours aux antibiotiques, qui sont indispensables Ă  la santĂ© mondiale, mais nos rĂ©sultats indiquent que leur prĂ©sence dans les cours d’eau pourrait avoir des effets indĂ©sirables sur les milieux aquatiques et sur la rĂ©sistance aux antibiotiques, ce qui nĂ©cessite la mise en place de stratĂ©gies d’attĂ©nuation et de gestion des risques », prĂ©cise Bernhard Lehner, professeur d’hydrologie mondiale au DĂ©partement de gĂ©ographie de l’UniversitĂ© şĂÉ«TVl et coauteur de l’étude.

Ces résultats sont d’autant plus intéressants que l’étude n’a pas pris en compte les antibiotiques provenant des animaux d’élevage ou des usines pharmaceutiques, deux sources importantes de contamination environnementale.

« Nos rĂ©sultats montrent que la pollution des fleuves et rivières par les antibiotiques provenant uniquement de la consommation humaine est un problème majeur, qui risque d’être exacerbĂ© par les sources vĂ©tĂ©rinaires ou industrielles de composĂ©s apparentĂ©s, soutient Jim Nicell, professeur en gĂ©nie environnemental Ă  l’UniversitĂ© şĂÉ«TVl et coauteur de l’étude. On doit donc nĂ©cessaire de mettre en place des programmes de surveillance pour dĂ©tecter la contamination des cours d’eau par des antibiotiques ou d’autres produits chimiques, en particulier dans les zones que notre modèle prĂ©dit comme Ă©tant vulnĂ©rables. »

ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ

L’article « », par Heloisa Ehalt Macedo, Bernhard Lehner, Jim Nicell, Usman Khan et Eili Klein, a Ă©tĂ© publiĂ© dans PNAS Nexus. ł˘â€™Ă©tłÜ»ĺ±đ a Ă©tĂ© financĂ©e par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en gĂ©nie du Canada ainsi que par une chaire James-şĂÉ«TVl et une chaire Fessenden en science et innovation de l’UniversitĂ© şĂÉ«TVl.

Back to top